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Le ricanement, c’est un démon, un gobelin, un monstre, pour tout dire, un monstre larvé qui se cache pour mal faire, un monstre muni de crochets à venin, qui empoisonne tout ce qui est sain, tout ce qui est ingénu, tout ce qui est loyal, tout ce qui est frais. Le ricanement détruit tout, noircit tout, empêche tout.

Et, je vais vous dire, nous en avons assez, du ricanement de Paris !

Pour ma part, je lui ai toujours fait la guerre dans mes écrits. Je suis décidée maintenant à devenir militante, et à faire le coup de poing — en paroles ! — contre les rosses que je rencontrerai sur mon passage. Si beaucoup d’autres faisaient comme moi, comme ce serait bien !

Allez dans un dîner, dans une soirée, n’importe où. Au bout de trois minutes que vous serez là, vous entendrez démolir quelqu’un — une personnalité intéressante, naturellement. «  Comme on est mal pour ceux qui sont bien ! » dit Aurel.

Tout le monde a ses ridicules, c’est entendu. Mais le plus fort c’est qu’à Paris, dans le milieu mondain, si quelqu’un n’a que des ridicules, alors on lui passe tout !