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LE FINANCIER RABEVEL

haute, voûtée, éclairée par une immense baie à meneaux croisés par où on ne voyait que le ciel. Il s’approcha de la fenêtre ; l’air du printemps pénétrait avec la lumière du soleil. Il se pencha et vit au-dessous de lui, très bas, les pentes qui dévalaient vers le Viaur, plantées de vigne et de coudriers.

La servante lui expliqua :

— Ça fait toujours drôle aux invités qui viennent dans cette chambre pour la première fois ; parce que, vous comprenez, la maison est adossée aux vieux remparts ; alors il y a deux tours censément qui sont dans la maison ; au-dessous de cette chambre, au rez-de-chaussée, il y a la chambre de Madame Rose, dans la tour aussi, puis le couloir, et dans l’autre tour la chambre du maître.

Bernard aspirait l’air pur avec délices : On respire, ici, dit-il. À quelques mètres de lui il voyait une tour semblable à celle qu’occupait sa chambre.

— Alors, demanda-t-il, c’est au rez-de-chaussée de cette tour qu’est la chambre de Monsieur Mauléon ?

— Oui. C’est plus commode pour lui, n’est-ce pas ? Et puis, s’il est au rez-de-chaussée vers le bourg, il ne l’est pas de l’autre côté, pas vrai ? répondit la servante.

— Certes. Et, à cette fenêtre de l’autre tour, là, au même étage que moi, il y a une chambre aussi ?

— Au dessus du maître ? Dame, bien sûr, c’est celle de Madame Angèle.

Madame Angèle se mettait justement à la fenêtre, nue