Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
203
LE FINANCIER RABEVEL

l’air de chercher plus loin, Mauléon se décida tout à coup.

— Avez-vous, demanda-t-il, songé à ce dont nous avons parlé ?

— À quoi donc ?… Ah ! oui, l’irrigation. Excusez-moi, je n’y étais plus. Je vous dirai aussi qu’hier soir, après cette nuit de wagon, j’étais très fatigué ; je me suis endormi sitôt au lit pour m’éveiller à l’heure que vous savez… Mais que voulez-vous que je vous dise ? Formez une Société si vous n’avez pas d’argent.

— Ce n’est pas possible, cela, il faudrait des gens de loi et ils nous mangeraient tout le grain pour ne laisser rien que l’herbe.

— Réunissez-vous à quelques-uns et faites, entre amis, un petit contrat sous seing privé.

— Ça non plus, ça n’irait pas. Il ne faut pas trente-six têtes dans des affaires comme celle-là ; on perdrait le plus clair du temps et du bénéfice à se chamailler.

— Écoutez, il n’y a alors qu’à faire en sorte d’avoir le moins d’argent possible à débourser si vous voulez agir seul. Tâchez d’obtenir sur le moulin et les terrains des options de très longue durée, un an si possible ou deux ans ; quitte à payer ces options une centaine de francs de plus. Cela vaut bien cinq ou six cents francs, mille francs les deux : vous pouvez bien disposer de mille francs ? Bien sûr. Demandez un devis à un spécialiste de travaux hydrauliques, je vous donnerai quelques adresses tout à l’heure. On vous