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LA JEUNESSE DE RABEVEL

environnent les asphaltières en chantier, interdiction de découvrir celles-ci, toutes sortes de difficultés qui expliquent en partie les prix de revient prohibitifs que vous connaissez.

— Alors ?

— Alors, il faudrait désarmer l’opposition.

— Combien sont-ils ?

— Un seul qui compte : Soudouli.

— Soudouli ? l’ami du prolétaire ? demanda Bernard avec un ton de naïveté dont il se gourmanda aussitôt.

— Il a pris goût aux truffes, répondit l’autre.

— Mais comment l’atteindre ?

— Je le connais assez pour vous aboucher.

— Comment se fait-il qu’Orsat…

— C’est son ennemi politique.

— Bon. Conclusion : quand et comment ?

— Très simple. Je retiendrai pour ce soir deux chambres communicantes à l’Hôtel de Jaude ; venez-y vers sept heures, en vous voyant arriver dans le vestibule j’en décommande une que vous prendrez. Après dîner, vers dix heures, j’emmènerai Soudouli et nous pourrons causer.

— Eh bien ! c’est entendu.

— Qu’est-ce que vous me réserverez ?

— C’est à voir : en tous cas, ce sera en raison inverse de ce qu’exigera Soudouli. À vous de le travailler.

Arrivé à Clermont, Bernard prit le tramway et descendit à mi-chemin de Royat devant une magnifique grille dorée.