Page:Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/613

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

droyé par Jupiter sur les bords de l’Éridan, et dont les sœurs furent changées en peupliers qui distillaient des larmes d’ambre aux rayons du soleil.

v. 547. Virgine rapta. Enlèvement d’Hélène par Pâris, fils de Priam, qui faisait paitre les troupeaux de son père sur le mont Ida.

v. 555. Gentesque fovebo. Le poëte parle ici des Romains.

v. 564. Japeti post bella. Voyez la peinture de la guerre des dieux contre les Titans, dans la Théogonie d’Hésiode, v. 628 et suivants.

v. 567. Liber… Apollo. Bacchus parcourut le monde entier et conquit les Indes avant de monter aux cieux. Apollon fut exilé des cieux pour avoir tué les Cyclopes, et garda sur la terre les troupeaux d’Admète, roi de Thessalie.

v. 572. Lumen. Le feu Saint-Elme.

v. 575. Pangæa. Le Pangée, montagne de la Macédoine ; on l’appelle aujourd’hui Castagnats. D’Anv., Geogr. anc, t. i, p. 243.

v. 576. Æoliam. Aujourd’hui Stromboli. C’était une des îles Éoliennes, qu’on appelait Vulcaniennes et Lipariennes, situées dans la mer de Tyrrhène ou d’Étrurie.

v. 579. Pelori. Le Pélore, aujourd’hui le cap Faro.

v. 583. Acamas, Pyracmon. Cyclopes.

v. 588, 589. Calpen. Calpé était en Europe, Abila en Afrique. Calpé est aujourd’hui Gibraltar. — Œnotria. Ancien nom de l’Italie, qui lui venait des Œnotriens Pélasges, peuples de la Grèce qui vinrent l’habiter.

v. 605. Mea pignora. Calaïs et Zétès, fils d’Éole, qui étaient sur l’Argo.

v. 610, 611. Hippotades. Éole, fils d’Hippotas. — Thraces equi. Les coursiers de Thrace, pour dire les vents du nord. Horace dit :

Vel Eurus, et siculas equitavit undas. Od. iv, 4.


C’était une métaphore communément employée chez les Grecs. Euripide, Phœn, v. 220, dit : Ζεφύρου… Ιππεύσαντος.

v. 647. Orion… Pliade. Orion, fils de Neptune et d’Euryalé, fille de Minos. — Les Pléiades font partie de la constellation du Taureau.

v, 662. Salmoneus. Salmonée, roi d’Élide, fils d’Éolus, qui, avec le bruit de ses chars roulant sur des planches, voulait imiter le tonnerre, et se fabriqua un foudre quadruple de celui de Jupiter. Voyez Virgile, Énéid., vi, v. 585.

v. 664. Atho… Rhodopen. Montagnes de la Thrace. — Pisæ. Pise, ville de l’Élide.

v. 704. Dædalus. L’histoire de Dédale est trop connue pour que nous la rapportions ici.

v. 708. Gortyna. Gortyne, ville de Crète, qui prit son nom du héros Gortys.

v. 726. Thyoneus. Nom de Bacchus, de θύειν, être furieux.

v. 727. Hæmus. Nom d’une montagne de la Thrace. Ce vers fait allusion au meurtre d’Orphée et à la férocité des habitants de cette contrée.

v. 729. Lycurgum. Ce Lycurgue, qu’il ne faut pas confondre avec le Lycurgue, père d’Ancée et vainqueur d’Éreuthalion, dont parlent Apollonius et Homère, ni avec le législateur de Sparte, était fils de Dryas et roi de Thrace. Il voulut chasser Bacchus de ses États, et refusa de reconnaître sa divinité. Le dieu l’ayant enivré, il chercha, dans son ivresse, à violer sa mère, tua sa femme et son fils, et fut ensuite déchiré sur le Rhodope par les panthères de Bacchus.

v. 736. Grandæva. Il s’agit ici d’une vieille magicienne de Thessalie, et non pas d’Alcimédé, comme tous les traducteurs et la plupart des commentateurs de Valérius l’ont pensé. On pourra s’en convaincre, en se reportant au vers 780, où l’on voit la magicienne recommencer le sacrifice interrompu, et flétrie par le poëte au vers 779, ainsi que toutes les femmes de son espèce, de l’épithète de nefanda. D’ailleurs, les magiciennes de la Thessalie sont célèbres de toute antiquité. II n’est pas un poëte grec ou latin qui n’en fasse mention.

v. 756. Præcipitat Nous pensons, comme Burmann, que le mot præcipitat, veut dire ici, accélère le sacrifice, et non pas, précipite, renverse les autels. Éson se hâte seulement, et fait hâter les assistants ; il cède au premier mouvement de la frayeur : puis, devenu plus calme, ou plutôt ayant un peu honte de lui-même, il fait recommencer le sacrifice, ergo sacra novat, v. 774, qui n’avait été que suspendu ; et la magicienne, v. 780, s’apprête à égorger un taureau qu’elle avait en réserve, et dont la terreur générale avait retardé un moment l’exécution.

v. 782. Retro. Ce mot veut dire ici, à reculons, à rebours. La magicienne prononce ainsi, pour le cas particulier de l’égorgement du taureau, la formule de ses imprécations ; peut-être aussi marche-telle à reculons en débitant cette formule, comme c’était l’usage dans les cérémonies magiques. Voy. Virgile, Eclog. viii, v. 101.

v. 797. Pœna. Les anciens alliaient souvent les Érinnyes et les Peines ; mais le premier mot désigne plutôt toutes les déesses vengeresses, et le second, les déesses chargées particulièrement de venger le meurtre.

v. 831. Chaos. Par le mot Chaos, Valérius entend ici les enfers et le palais même de Pluton. Il faut bien se garder de l’entendre dans le sens général, car alors le commencement et la suite de ce morceau impliqueraient contradiction.

v. 842. Progenies Atlantis. Mercure, fils de Maïa, fille d’Atlas et de Pléione. Toute cette description des champs Élysées est presque rigoureusement imitée d’Homère, Odys., iv, v. 563 et suiv.



LIVRE II.

v. 7 et suiv. Templaque Tisææ. Le Tisée était un promontoire de Thessalie, où Diane avait un temple. — Sciathos, petite île au midi du golfe Thermaïque, voisine des côtes d’Eubée et de la Magnésie. — Sépias, promon toire de la Magnésie, selon Méla, ii, 3, et Diodore, xi. — La Magnésie est un petit canton de l’ancienne Thessalie. — Dolops, suivant Cléon de Chypre, cité par le scholiaste d’Apollonius, i, v. 587, était fils de Mercure, et mourut dans la ville de Magnésie, sur le rivage de laquelle on lui éleva un tombeau. — L’Amyras, petit ruisseau de Thessalie qui se jette dans la mer, près de Mélibée, tire son nom d’Amyros, fils de Neptune. — Eurymène était une ville de Magnésie. — Pallène ou Phlégra est une péninsule de la Macédoine.

v. 54. In cassum decimæ. Les anciens attachaient une idée de grandeur au nombre dix ; decumanus et decimus étaient chez eux devenus synonymes de maximus. Ils disaient porta decumana, la plus grande porte du camp ; decumana scuta les plus grands boucliers ; decumana ova, les plus gros œufs : enfin decumani fluctus, les plus grands flots. Voyez Ovide, Métam. xi, v. 530 ; Tristes, i, eleg. ii. v. 49 : Lucain, Phars. v, v. 672, et Silius, xvi, v. 121.