Page:Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/619

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et dans le Palus-Méotide, en se partageant en plusieurs bras. — Le Tyras ou le Dniester, qui prend sa source dans un grand lac de Scythie, et se jette dans l'Euxin, entre l'Ister et le Dniéper ou Borysthène, est un des plus grands fleuves de cette contrée. — Le Palus-Méotide, mer située entre l'Europe et l'Asie, communique avec le Pont-Euxin par le Bosphore Cimmérien ; on l'appelle aujourd'hui mer de Zabache ou d'Azof.

v. 728. Sinuatus in arcum. Presque tous les géographes anciens ont comparé le Pont-Euxin, pour la forme, à l'arc scythe qui était celle du Σ.

v. 733. Mariandynis. Les États de Lycus étaient formés de la portion de Bithynie limitrophe de la Paphlagonie. Dans le Bas-Empire, la Mariandynie composa une province séparée, sous le nom d'Honorias. Quanta Lycus, il était fils de Dascylus, fils de Tantale et d'Anthémoïsie, fille du fleuve Lycus. Hercule, pour la récompenser de ses bons offices envers les Argonautes, l'aida à vaincre les Bébryces, et lui donna une partie de leur territoire, à laquelle il imposa le nom d'Héraclée.

v. 765. Tuus ergo… ignis. Les feux qui s'allumaient la nuit dans les camps, suivant l'usage des anciens.



LIVRE V.

v. 2. Idmon, voy. la note du v. 228, liv. i.

v. 10, 11. Alba... Fronde. Les feuillages blanchâtres servaient aux couronnes des morts, et principalement des augures. Ils étaient surtout employés dans les funérailles.

v. 41. Aut ipse relinquo. Allusion à Hercule que Jason avait abandonné sur les côtes de Mysie.

v. 75. Callichoron. Le Callichore, fleuve de la Paphlagonie, qui se jette dans l'Euxin, à l'orient d'Héraclée, par deux embouchures. Il s'appelait auparavant Oxinos, et prit son nom de ce que Bacchus, en revenant de la conquête des Indes, y avait célébré des danses.

v. 80. Bœotia qualem. Le poëte fait ici allusion à la fable de Penthée, que Bacchus fit déchirer par les propres mains de sa mère Agave, qui conduisait les Thyades ou les Bacchantes.

v. 84. Venturam cælo. Vers regardé comme apocryphe par le plus grand nombre des commentateurs, aussi bien que le vers précédent par quelques autres. Il nous paraît assez difficile de comprendre la suppression qu'ils en ont faite ; et comme ces vers sont indispensables au sens général du passage, nous les avons maintenus.

v. 90. It Sthenelus. Ce Sthénélus, fils d'Actor et l'un des descendants de Minos, avait suivi Hercule dans son expédition contre les Amazones. Il y périt d'un coup de flèche et fut enseveli sur la côte de Paphlagonie, où, du temps d'Apollonius, on voyait encore son tombeau.

v. 101. Nomen… arenis. Apollonius rapporte qu'Orphée, après avoir élevé un autel à Apollon, près du tombeau de Sthénélus, déposa une lyre sur cet autel, et que c'est de là que ce lieu s'appelle le cap de la Lyre.

v. 103. Crobiali. Crobiale, nommée par Strabon Cobiale, était une ville de Paphlagonie, près d'Amastris. Valérius a un peu interverti ici l'ordre des lieux, lesquels sont distribués différemment dans le périple d'Arrien, dont l'exactitude n'est pas contestée. — Le Parthénius, qui servait de limite entre la Bithynie à l'ouest, et la Paphlagonie à l'est, prend sa source près d'Ancyre, dans le mont Pœmen,et se jette dans l'Euxin, à l'ouest d'Amastris, après avoir coulé dans des vallons fleuris qui, selon Strabon, xii, lui ont donné son nom.

v. 105 et suiv. Inopi. L'Inopus, petit ruisseau qui coulait du mont Cinthus, dans l'île de Délos, dit Strabon, x. C'est sur ses bords que Latone mit au monde Apollon et Diane. — Cromna et Érythie, petites villes de la Paphlagonie, près de Sésane et de Crobiale. — Le mont Cylorus, selon Pline, vi, c. 2, est situé dans la Paphlagonie, sur le Pont-Euxin, entre Amastris (Amassero) et Tius (Enoboli), à 64,000 pas de celte dernière ville. Il est remarquable par ses forêts de buis. — Le Carambis, vaste promontoire qui s'avance vers le nord et vers la Tauride, et sépare la mer Noire en deux parties presque égales. Il se nomme aujourd'hui Kérempi. — Sinope, située sur l'isthme étroit d'une péninsule. Une colonie milésienne l'avait rendue puissante, avant qu'elle tombât au pouvoir des rois de Pont, qui en firent leur résidence ordinaire. Elle conserve son emplacement avec le nom de Sinub. Elle s'honore d'avoir été le berceau, la demeure et le tombeau du grand Mithridate, et elle fut la patrie de Diogène le cynique. La Syrie ou la Leuco-Syrie, que les anciens confondaient avec l'Assyrie, s'étendait jusqu'à Sinope. La nymphe qui donna son nom à cette ville était fille de l'Asopus, fleuve de Béotie. Elle pria les dieux qui la poursuivaient de lui octroyer un don avant de cédera leurs désirs ; et sur leur consentement, la nymphe leur demanda de rester vierge. Elle éluda ainsi la vive poursuite d'Apollon, du fleuve Halys et même de Jupiter.

v. 115. Autolycum. Autolycus, Phlogius et Déiléon, tous trois fils de Déimachus, avaient accompagné Hercule dans son expédition contre les Amazones. Selon le scholiaste d'Apollonius, ii, v. 958, ils s'égarèrent dans ce pays, perdirent les traces d'Hercule et vinrent s'établir à Sinope. Là, ayant appris qu'Hercule était mort, ils s'embarquèrent avec les Argonautes, lors de leur passage près de celle ville.

v. 121. Transit Halys. L'Halys, le plus grand des fleuves de celte contrée. Il prend sa source fort au loin, vers ce qu'on appelait l'Arménie Mineure ; et, après avoir traversé d'orient en occident tout le nord de la Cappadoce, il est joint par une rivière sortant du mont Taurus, et à laquelle le nom d'Halys a été également attribué. De grands circuits qui se succèdent dans son cours, en tournant au nord, vont aboutir dans le Pont-Euxin. Il porte aujourd'hui chez les Turcs le nom de Kizil Ermath, ou fleuve rouge. (D'Anville, Géog. anc., t. ii, p. 7.) Ce fleuve a pris son nom des terres salées par lesquelles il passe. En effet, tous ces quartiers-là sont pleins de sels fossiles (Voy. Tournefort, t. ii, p. 212.) — L'Iris s'appelle aujourd'hui Casalmac. Il arrosait une partie de la belle plaine de Themiscyre où les fameuses Amazones ont eu leur petit empire. La bouche du Casalmac est le lieu que les anciens ont nommé Ancon. (Tournefort, Ibid. t. i. p. 215.) — Le Thermodon, dit Apollonius, n'est comparable à aucun autre fleuve par le nombre de ses bouches. Il en a 96, toutes fournies par une seule source qui sort des monts Amazoniens. Il se nomme aujourd'hui Termeh. La plaine qu'il arrose, jadis le séjour des Amazones, est d'une extrême fertilité en grains, en fourrages et en fruits de toutes espèces.

v. 124. Donat equos. La coutume de jeter dans les fleuves des chevaux égorgés était pratiquée dans l'Asie, des les temps les plus reculés. Voyez Homère, Iliad., xxii.

v. 120. Massageten. Les Massagètes, peuple scythe, qui, selon Pline et Solinus, habitait le long de la Caspienne, ainsi que les anciens Mèdes. Strabon, xi, rapporte que leur boisson était le cidre. Stace et Claudien leur attribuent la même coutume que Virgile aux Gélons (Géorg., iii, v. 346), celle de boire le sang de leurs chevaux,