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Page:Luigi - Le Don Quichotte montréalais sur sa rossinante, 1873.djvu/23

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est tout-à-fait méprisable pour vous et que vous désignez sous le nom d’ultramontanisme, fût la véritable Église du Christ, je vous répondrais que hors de la véritable Église il n’y a pas de salut, et que par conséquent, cette Église porte nécessairement avec elle des caractères qui la rendent visible à tous. Et, en effet, Dieu, voulant sauver tous les hommes, selon que lui-même l’assure, a dû fournir à tous, les moyens de la connaître, puisqu’on ne peut être sauvé que par elle. « Personne ne vient à mon Père, c’est-à-dire, n’arrive au salut que par moi, dit Jésus-Christ. Nemo venit ad Patrem nisi per me. » Or, l’Église représente ce divin Sauveur sur la terre ; on en a la certitude d’après ces paroles déjà citées : « Comme mon Père m’a envoyé, de même je vous envoie. » Donc, personne n’arrive au salut qu’en faisant partie de la véritable Église, au moins par l’esprit.

Mais, quels sont les caractères de la véritable Église, caractères auxquels tous peuvent la reconnaître, puisque tous sont appelés à en faire partie ? Ce sont l’unité, la sainteté, la catholicité et l’apostolicité.

Or, ces caractères sont ceux de l’Église romaine et l’on ne les trouve qu’en elle. Elle est une. Toujours elle est demeurée la même ; ses enseignements, comme sa constitution, sont aujourd’hui ce qu’ils ont constamment été. Les impies tels que vous, M. Dessaulles, le savent si bien qu’un des plus amers reproches qu’ils adressent à cette sainte mère, c’est de rester immobile dans ses croyances et son organisation, malgré le progrès des siècles. Vous oubliez ce que Dieu a fait est bien fait et que l’homme n’a pas à le perfectionner. Pauvre M. Dessaulles ! Aidé de la science de tous les savants, vous ne seriez pas capable de comprendre, et encore moins d’expliquer le jeu des nerfs dans votre organisme, et vous avez la prétention de vouloir réformer l’œuvre de Dieu par excellence, sa sainte Église ! Quelle audace insensée !

L’Église est sainte dans sa doctrine, dans sa morale, dans ses œuvres et dans ses membres. À ses accusateurs elle peut répondre comme répondait Jésus-Christ à ses plus farouches ennemis : « Qui de vous pourra me convaincre de péché ? » Sa doctrine et