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Page:Luigi - Le Don Quichotte montréalais sur sa rossinante, 1873.djvu/55

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XIII.


M. Dessaulles nie l’infaillibilité pontificale. — Comment, en conséquence, il qualifie les bulles des Papes. — Choses immorales enseignées par les Papes.


Si vous malmenez l’Église, en digne fils de Voltaire que vous êtes, vous ne faites grâce à la Papauté d’aucun de vos crachats. Vous vous acharnez contre les Pontifes romains avec la rage qu’y mettrait un mandarin chinois. Vous niez carrément tout d’abord leur infaillibilité doctrinale, et vous taxez de folie leurs actes et leurs paroles. Ayant raison, comme vous prétendez l’avoir, contre l’Église et contre les Papes, et ayant toujours raison, il en résulte que vous êtes le seul infaillible. Et la voilà bien nichée, cette sainte infaillibilité ! Ô bêtise humaine ! Vous ne voulez pas reconnaître l’infaillibilité là où Dieu l’a évidemment mise, et, de fait, vous vous en affublez vous-même.

Il est très-peu question de vous cependant, dans la Sainte Écriture, comme docteur universel, et vous finirez, bien sûr, par faire un procès à Dieu à cause de cette lacune ; mais en revanche, il y est beaucoup parlé de Pierre et de ses successeurs légitimes comme devant être les précepteurs infaillibles du monde, après la descente du Saint-Esprit. Si vous avez, M. Dessaulles, des promesses divines qui vous autorisent à parler comme vous le faites, exhibez-les. Le cas présent est tel que vous ne devez pas en faire mystère.

À l’heure qu’il est, l’on ne saurait reconnaître dans votre chétif individu qu’un pauvre sire, travaillé d’une maladie de cervelle et qui grignotte, pour se consoler, de l’Institut-Canadien qu’ont flétri les plus solennelles comme les plus justes condamnations. Tant que vous n’aurez que ces titres à la confiance publique, vous pouvez être sûr qu’on préférera toujours la religion, telle que l’a établie Jésus-Christ, à celle que vient nous révéler votre fringante raison laïque.