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Page:Luigi - Le Don Quichotte montréalais sur sa rossinante, 1873.djvu/69

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l’a été ce privilégié des miséricordes divines, ne pourraient-ils pas, en vertu de leur contrition parfaite, mériter d’entendre les mêmes consolantes paroles ? Rien ne s’y oppose, car il ne faut pas mettre au nombre des obstacles à la grâce votre volonté bien arrêtée de trouver toujours en défaut les prêtres et l’Église, qu’ils exercent la miséricorde ou qu’ils usent d’une juste sévérité. Vous en conviendrez, puisque vous vous proclamez un des apôtres de la charité.

Théologien comme vous l’avez toujours été, et surtout comme vous l’avez été dans l’automne de 1866, lorsque vous avez écrit sur le défunt Pays tant d’abominations contre la religion et les prêtres, vous dites à Mgr de Montréal, page 75 de votre Grande guerre : « Votre Grandeur nous informa gravement, comme Évêque, qu’il n’y avait pas d’absolution à la mort pour des catholiques, qui gardaient chez eux un livre à l’index. Le Pape, en pareille cas, dit précisément le contraire et excepte toujours l’article de la mort. »

Le Pape, que vous n’avez cessé de bafouer et dont vous invoquez maintenant l’autorité, ce qui montre combien vous avez de bon sens où de bonne foi, n’a jamais dit ce que vous prétendez. Il y a toujours absolution à la mort, non seulement des péchés, mais même de toutes les censures ecclésiastiques par n’importe quel prêtre, quand le moribond est repentant et satisfait, comme tel, à toutes ses obligations, ou témoigne le désir d’y satisfaire par la suite, s’il ne le peut pas hic et nunc ; mais il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais d’absolution donnée à un moribond qui persiste à aimer le mal et à désobéir à l’Église. Ainsi donc, quoique vous en disiez, celui qui s’acharne à garder chez lui des livres à l’index est indigne d’absolution. Criez tant que vous voudrez, la loi éternelle, qui défend d’aimer le mal, est immuable, et tous les Dessaulles du monde ne sauraient l’abroger.

Puisque j’en suis à glaner dans ce chapitre, je signalerai encore un de vos curieux avancés. Vous prétendez que sur les 1,300,000,000 d’hommes, qui forment la population du globe, les évêques en damnent 1,275,000,000. Ces chiffres, produite dans le dessein de faire sensation, ne prouvent qu’une chose : que vous n’avez pas