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Page:Luigi - Le Don Quichotte montréalais sur sa rossinante, 1873.djvu/81

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crire, pour défendre les droits de la vérité et de la justice, ceux que vous incriminez aujourd’hui ? Vous trouvez blâmable, affreux, même horrible, que des prêtres usent à l’égard de leurs confrères d’un droit, que la raison et la religion reconnaissent et consacrent, et vous, vous allez, sous prétexte de redresser leurs prétendus torts, accumuler injures sur injures, calomnies sur calomnies ; vous entassez même ordures sur ordures ! Vous vilipendez, en termes les plus hideux, homme charitable que vous êtes, l’Église du Christ et ses augustes chefs et ministres, le Pape, les Évêques, les Prêtres et les Religieuses, que vous traitez de fainéants et de misérables ; et puis, après avoir ainsi sali de votre bave immonde tout ce qu’il y a de plus sacré sur la terre, vous venez prêchez la charité chrétienne et le respect dû aux choses saintes ! Est-ce donc ainsi qu’on procède, lorsqu’on est autre chose qu’un Tartuffe raffiné ? Quand donc un seul jet de pure lumière pénétrera-t-il dans votre esprit dépravé, et vous fera-t-il au moins soupçonner que tous vos écrits ne sont qu’un verbiage incohérent, un radotage sacrilège ?

Si les discussions vous offusquent tant, pourquoi, homme juste, ne vous élevez-vous point contre cette fange que ballottent et se renvoient constamment, la plupart des journaux canadiens, à propos d’intérêts sordides, d’odieux tripotages, d’affaires de cuisine et parfois d’écurie ? Il y aurait là de quoi exercer votre zèle.

Quand les ecclésiastiques du Canada se sont fait ce qu’on a improprement appelé la guerre, ils n’ont été mus que par le désir de s’éclairer les uns les autres, de faire triompher ce qu’ils jugeaient le plus propre à produire le bien général. Quelques-uns ont pu se tromper ; Dieu seul jugera de leurs intentions et de leur culpabilité.

Quant à vous, vous vous proposez tout autre chose que de servir la vérité et la justice, de rendre hommage à la charité chrétienne, lorsque, chétif putois, vous tentez d’imprégner l’Église et ses ministres de votre odeur de putréfaction. La preuve en est toute faite. Pour la compléter, s’il en est besoin, je vous rappellerai que vous menacez le clergé, dans le cas où il rempli-