Page:Lumet - La Vie d’un, 1897.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Il était fini, plutôt il s’en irait, mieux ça vaudrait. » Ils l’avaient aidé à partir, d’autres postulaient son lit. Il était un embarras. Je lui serrai la main. Il me considéra longuement avec des yeux troubles, et il pleura. — Vieux, je vais mourir, dit-il. Et il entra en agonie. Il avait une grappe de raisin qu’il mordait avidemment, et des grains roulaient sur ses draps. Il sentait qu’ils lui échappaient et sa figure se tirait dans un impuissant désespoir. Ses yeux s’éclaircirent et des lueurs d’enfance les illuminèrent. Il bégayait, il tendait les bras dans le vide. Il demandait de l’aide. Il appelait d’une voix rauque de péril, et sa mère, et la Noiraude, sa vache, et Berthe, la putain. Un soleil clair inondait l’indifférence de