Page:Luneau - La forme abdominale de la typhose dans Vaucluse.djvu/42

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chose que la manifestation du principe physiologique lui-même.

» On ne saurait nier que les forces physiologiques qui régissent les fonctions de la vie ne possèdent une grande puissance de résistance à l’action des causes extérieures ; toutes les fois que l’ordre a été renversé, elles tendent à le rétablir.

» Cette force médiatrice, si longtemps considérée comme une sorte de pouvoir mystérieux résidant au sein de nos organes, n’est après tout que le simple résultat de ces propriétés physiologiques, que la maladie vient masquer, pour ainsi dire, mais qui ne continuent pas moins à subsister, et qui, dans les cas de guérison, finissent par reprendre le dessus. Ainsi, lorsque la mort arrive, au lieu de dire que la vie s’est éteinte, il serait plus exact de dire que l’état physiologique qui régénère les organes a cessé d’exister.

» Quant au rôle du médecin dans ce combat, il consiste à surveiller attentivement les efforts de la nature pour en tirer parti, dès qu’une occasion favorable se présente. Or, les agents par lesquels il peut exercer son influence sont les médicaments[1]. »

Si la guérison naturelle se produit quelquefois, le plus souvent il est nécessaire que le médecin intervienne.

« C’est par l’intermédiaire des agents médicamenteux que l’homme intervient dans le but de modifier le cours des maladies ; grâce à l’emploi de ces moyens, il en accélère, en retarde, en modifie la marche. Le praticien qui ne veut point rester esclave d’un empirisme aveugle

  1. Cl. Bernard. — Leçons de pathologie expérimentale, 6e (p. 65 et 69.)