Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Si ce n’est que cela, soyez sans inquiétude ; cela sera fait, avant le coucher du soleil.

Alors, le roi des éperviers poussa un cri effrayant, et aussitôt les éperviers arrivèrent, et en si grand nombre, que la lumière du soleil en était obscurcie.

— Qu’y a-t-il à faire, notre roi ? demandèrent-ils.

— Transporter cette montagne de là, de manière qu’à sa place il se trouve une plaine unie ; et vite, vite, mes enfants !

Et les voilà de déchirer la montagne avec leurs griffes, et de transporter la terre dans la mer. Si bien que le travail était encore terminé, longtemps avant le coucher du soleil, et personne n’eût dit qu’il y avait une montagne là, le matin. Quand la Princesse vint, au coucher du soleil, elle trouva Charles qui dormait, sous un arbre, et elle lui donna encore deux baisers. Il se réveilla aussitôt, et dit :

— Eh bien ! Princesse, le travail est accompli ; voyez, il n’y a plus de montagne. Maintenant, j’espère que vous viendrez avec moi au palais du roi de France ?

— De tout mon cœur, répondit-elle, et partons tout de suite.

Et ils se dirigèrent du côté de la mer. Les bateaux de Charles se trouvaient encore là. Ils