Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/196

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— Bonjour, brave homme.

— J’ai appris, sire, que vos chevaux sont malades, et je viens vous proposer de vous les guérir.

— Si vous faites cela, je vous en récompenserai généreusement.

— Donnez-moi seulement cent livres d’avoine par cheval, et je ne demande pas autre chose.

— S’il ne vous faut que cela, il sera facile de vous contenter.

Et le roi donna l’ordre à son premier valet d’écurie de lui livrer sur-le-champ neuf cents livres d’avoine. Riwall les porta à son cheval et retourna alors à l’écurie royale, où il se mit à battre les chevaux à tour de bras, avec un bâton de chêne vert qu’il avait lui-même coupé dans un bois. Il les battit tant et tant qu’ils furent bientôt couverts d’écume. Il recueillit cette écume dans un pot et en frotta son cheval, dont les forces s’en trouvèrent augmentées considérablement, et les chevaux du roi furent aussi guéris.

La fille du roi était sorcière, et, quand elle vit cela, elle dit à son père :

— Vous croyez avoir de beaux chevaux, mon père, mais, si vous voyiez le Cheval du Monde, vous penseriez autrement. Vos chevaux ne sont que des rosses, à côté de celui-là, et, jusqu’à ce que vous le possédiez dans votre écurie, vous ne devriez jamais en parler.