Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/204

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— Eh bien, reprit la vieille, je le sais, moi, et je veux vous conseiller et vous venir en aide. Vous arriverez bientôt sous les murs d’un vieux château, tellement perdu au milieu des arbres, des ronces, des épines et des herbes folles qui l’enserrent et l’envahissent de tous côtés, que l’accès en est impossible. Depuis cinq cents ans, personne n’a jamais pénétré dans ce château. Mais, voici une baguette blanche que je vous donne (et elle lui tendit une baguette blanche qu’elle avait à la main), et vous n’aurez qu’à en frapper les arbres, les ronces et les épines qui s’opposeront à votre passage, et aussitôt un beau chemin s’ouvrira devant vous et vous pénétrerez facilement jusqu’au château. Vous verrez dans la cour un pommier avec une pomme unique, la pomme d’or, qui brille dans le feuillage. Voici encore une serviette (et elle lui donna aussi une serviette) que vous étendrez sous l’arbre, puis vous monterez sur le pommier et secouerez la branche, de manière que la pomme tombe sur la serviette. Vous descendrez alors et, avec votre baguette, vous ferez une croix sur la pomme, qui se fendra en quatre et laissera voir un petit couteau d’argent, au milieu. Vous prendrez ce couteau et le mettrez dans votre poche, car vous en aurez besoin, plus tard. Vous ferez avec votre baguette une nouvelle croix sur la pomme, et elle se refermera comme devant.