Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et Cado se mit à grignoter la vieille croûte, qui était dure comme la pierre, pendant que l'ermite consultait ses livres. Mais, il eut beau les feuilleter, toute la nuit, il n’y trouva rien concernant la princesse Blondine. Le lendemain matin, il dit à son neveu :

— Voici, mon enfant, une lettre pour un frère ermite que j’ai, dans une autre forêt, à vingt lieues d’ici. Celui-là commande sur tous les oiseaux, et peut-être pourra-t-il te donner quelque bonne indication, car, pour moi, ma science ni mes livres ne me disent rien de la princesse Blondine. Voici encore une boule d’ivoire, qui roulera d’elle-même devant toi ; tu n’auras qu’à la suivre, et elle te conduira jusqu’au seuil de l’ermitage de mon frère.

Cado prit la lettre et la boule d’ivoire. Il posa celle-ci à terre, et elle roula d’elle-même devant lui. Il la suivit. Au coucher du soleil, il était à la porte de la cabane de branchages et de joncs des marais du second ermite.

— Bonjour, mon oncle, lui dit-il, en l’abordant.

— Ton oncle ? répondit le vieillard.

— Oui ; lisez cette lettre, et vous saurez qui je suis et pourquoi je viens vers vous.

L’ermite prit la lettre, la lut, puis il dit :

— Oui, c’est vrai, tu es bien mon neveu. Et tu cherches la princesse Blondine, mon enfant ?