Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/225

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Elle lui donna une chemise fraîche, qu’elle le pria de mettre, avant de se coucher. Méliau s’empressa de changer de chemise ; mais, comme il passait celle que la princesse lui avait donnée, il la sentit qui devenait dure et froide comme de la glace, et, toute la nuit, il resta ainsi, les bras tendus et la chemise à moitié vêtue, sans pouvoir ni la mettre tout à fait ni l’ôter. Il avait beau supplier la princesse de venir à son aide, celle-ci ne répondait pas et le laissait crier. Il resta dans cet état toute la nuit. Quand le soleil se leva, sa chemise s’assouplit ; il put alors s’en débarrasser, et aussitôt il s’enfuit et courut rejoindre ses frères.

— Eh bien, es-tu content de ta nuit ? lui demanda Cado.

Il leur conta son aventure, de point en point. Et les deux autres de rire, je vous prie de le croire.

Les trois frères se dirent alors : — Nous sommes ici chez une magicienne, et il est prudent de déguerpir, au plus vite. Et ils partirent, sans prendre congé de leur hôtesse.

Quand ils arrivèrent à la maison, leur père, qui était inquiet de voir qu’ils n’étaient pas rentrés à la nuit, selon leur habitude, leur demanda :

— Où donc avez-vous passé la nuit, mes enfants ?

Et ils contèrent tout à leur père, et ajoutèrent :