Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/260

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lui ce mouchoir, pour qu’il se souvienne de moi.

Et elle donna un mouchoir blanc au domestique, puis elle s’éleva en l’air et disparut. Fanch se réveilla en ce moment, et il put l’apercevoir, un instant. Elle était toute blanche, comme un ange.

— Je m’étais endormi ! se dit-il, il faut que demain je me surveille mieux.

Le lendemain matin, comme il était encore assis sur la pierre de la fontaine, avec son domestique, la même petite vieille vint à lui, ayant au bras un panier de figues.

— Acceptez une figue de moi, mon beau seigneur ; voyez, comme elles sont belles !

Fanch accepta encore une figue de la vieille. Il la mangea, et s’endormit aussitôt.

Au coup de midi, la princesse arriva auprès de la fontaine.

— Hélas ! il dort encore ! s’écria-t-elle, avec douleur.

— Oui, dit le domestique ; la petite vieille est encore venue, et elle a donné une figue à mon maître, et aussitôt qu’il l’a mangée, il s’est endormi.

— Voilà un mouchoir gris, que vous lui donnerez, quand il se réveillera, pour qu’il se souvienne de moi.