Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/286

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— Hélas ! s’écria la princesse, à cette vue, c’est le géant Trubardo, frère de Ferragio, qui nous poursuit, sous cette forme.

Et à peine avait-elle prononcé ces paroles, que Trubardo, qui était aussi magicien, descendit du nuage, sous la forme du croissant de la lune, et l’enleva. Quant à Hervé, il fut précipité à terre et tomba dans une carrière. Quand il se releva de là, tout meurtri, il ne savait pas où il était, ni de quel côté il devait se diriger. Il alla au hasard, à la grâce de Dieu, et arriva dans la ville de Constantinople. Il se rendit immédiatement au palais de l’empereur et demanda de l’occupation. On le prit comme berger, et on lui recommanda de ne pas approcher avec son troupeau du château du magicien Trubardo, qui demeurait dans le voisinage et faisait trembler toute la ville.

Quand il entendit cela, il en fut content et ne songea plus qu’à reprendre la princesse espagnole au magicien. Mais, hélas ! il n’avait pas d’armes, et il en était fort contrarié.

Un jour, qu’il était avec son troupeau sur une grande lande, il rencontra un vieillard à la barbe longue et blanche comme la neige et qui lui demanda s’il n’était pas encore las de garder les troupeaux en Turquie, et s’il ne désirait pas retourner dans son pays.

— Je retournerais volontiers chez mon père,