Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/304

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— Eh bien ! demande-lui aussi pourquoi il me retient ici, depuis deux cents ans, à courir dans cette plaine immense, sans m’accorder un moment de repos.

— Je le lui demanderai, répondit Efflam.

— Prends bien garde de ne pas le faire, ou je ne te laisserai pas passer

— Je le ferai, assurément.

— Passe, alors.

Et le coureur continua sa course et Efflam passa.

Plus loin, aux deux côtés d’un chemin étroit et profond, par où il lui fallait passer, il vit deux vieux chênes qui se choquaient si rudement et se battaient avec tant de fureur, qu’il en jaillissait à tout moment des éclats. Comment passer par là, sans être broyé entre les deux arbres ?

— Où vas-tu, mon garçon ? lui demandèrent les chênes.

Efflam fut bien étonné d’entendre des arbres lui parler, comme des hommes.

— Comment ! dans ce pays-ci, les arbres parlent donc ? leur dit-il.

— Oui, mais, dis-nous vite où tu vas.

— Je vais trouver le Soleil, en son palais, pour lui demander pourquoi il est rose, le matin, blanc, à midi, et rouge, le soir.

— Eh bien ! demande-lui aussi pourquoi il