Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/345

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pleurer et à exhaler des plaintes touchantes : — Ah ! que je suis donc malheureuse ! que j’ai souffert de maux et de privations pour toi ! J’ai usé trois paires de chaussures d’acier à te chercher ; et maintenant que je t’ai retrouvé, tu dors à côté de moi, et tu ne sens pas mes baisers, et tu n’entends pas ma voix ! Ah ! que je suis malheureuse !

Le jour la surprit exhalant ainsi ses plaintes, et on vint la faire se lever, afin de quitter le château au plus vite.

Les festins et les réjouissances continuèrent ce jour-là comme la veille. Après dîner, on alla se promener dans le bois qui entourait le château.

L’étrangère, renvoyée de chez son époux, avait cassé sa seconde noix, et il en était sorti des objets plus précieux et plus merveilleux encore que de la première. Elle les étala aussi sur une petite table, dans la grande avenue du bois, et quand la princesse vint à passer, elle s’arrêta, comme la veille, pour les admirer et désira encore les posséder.

— Que demandez-vous, dit-elle, de tous ces objets ?

— Coucher une seconde nuit avec votre mari.

— Demandez-moi autre chose, de l’or ou de l'argent, autant qu’il vous plaira.