Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/374

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— Voulez-vous me donner une de vos filles en mariage ?

— Oui sûrement, si elles sont contentes.

— Eh bien ! allez leur dire de venir me parler.

Et le bonhomme retourna au champ, et se mit à appeler ses trois filles :

— Marie, Jeanne, Marguerite, accourez vite ! Les jeunes filles accoururent et demandèrent :

— Qu’y a-t-il donc, père ?

—- Il y a là-bas, sur la route, un beau seigneur qui veut se marier à une de vous !

Et les jeunes filles de s’empresser à qui arriverait la première. Mais, quand elles virent le seigneur inconnu, avec son derrière dans la marmite :

— C’est ça ! dirent-elles ; et qui donc voudrait d’un pareil mari ?

— Ce ne sera toujours pas moi, dit l’aînée.

— Ni moi, dit la seconde, sa marmite fut-elle d’or !

— Il faut pourtant qu’une de vous trois consente à me prendre, dit le seigneur, ou votre père ne s’en retournera pas en vie à la maison.

— Je vous prendrai, Monseigneur, dit la plus jeune, qui jusqu’alors n’avait pas parlé, car je ne veux pas qu’il arrive de mal à notre père.

Et on fixa tout de suite le jour des noces.