Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/377

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jolie ! Asseyez-vous à côté de moi, pour boire un coup de vin vieux, et parlez-moi de votre minage. Et votre mari, comment se porte-t-il ?

— Il se porte bien, ma tante, et je vous remercie.

— Et pourquoi donc n’est-il pas venu à la noce ? J’aurais eu bien du plaisir à le revoir et à causer avec lui. Dites-moi, mon enfant, est-ce qu’il ne sort jamais de sa marmite ?

— Non, ma tante, jamais.

— Eh bien ! ma pauvre enfant, je vous plains alors, malgré tout ; avoir un mari qui a toujours le derrière dans une marmite, ce n’est vraiment pas agréable ; mais, la nuit, est-ce qu’il couche aussi avec sa marmite ?

— Oh ! non, la nuit, au moment de se mettre au lit, il en sort.

Et aussitôt voilà la vieille tante d’aller le conter à tout le monde.

Le lendemain matin, arriva un domestique de l’homme à la marmite, qui dit à la jeune femme qu’il fallait revenir à la maison, sur-le-champ ; c’était l’ordre de son mari.

Alors, elle fut saisie de crainte, et se dit à elle-même : — J’ai commis une faute !

Elle suivit le domestique. Quand elle arriva à la porte de la cour, elle s’évanouit, en voyant qu’il n’y avait pas de carrosse, pour la ramener,