Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/49

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C’était là le château du Soleil-Levant. Tous les matins, il en partait, pour ne revenir que le soir, et ne disait pas à sa femme où il allait. Rien ne manquait d’ailleurs à Marguerite, et tout ce qu’elle souhaitait, elle l’avait aussitôt. Pourtant, elle s’ennuyait d’être toujours seule, tout le long des jours.

Un jour, qu’elle se promenait dans la cour du château, elle aperçut quelqu’un qui descendait la montagne voisine. Cela l’étonna, car nul autre que son mari n’approchait jamais du château. L’inconnu continuait de descendre la montagne, et il entra dans la cour du château. Alors, Marguerite reconnut son filleul, son jeune frère, qui était dans son berceau, quand elle partit de la maison de son père. Et ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre, en versant des larmes de joie.

— Où est aussi mon beau-frère, que je lui souhaite le bonjour ? demanda le jeune homme, au bout de quelque temps.

— Je ne sais pas où il est, mon frère chéri ; tous les matins, il part en voyage, de bonne heure, pour ne revenir que le soir, et il ne me dit pas où il va.

— Eh bien, je lui demanderai, ce soir, quand il rentrera, pourquoi il te laisse ainsi seule, et où il va.