Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/66

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revoir. Puis, elle le conduisit au château et lui servit elle-même à manger et à boire, car il était épuisé et fatigué d’un si long voyage.

— Où est aussi mon beau-frère, sœur chérie ? demanda-t-il, au bout de quelque temps.

— Il n’est pas à la maison, pour le moment, mais, il arrivera ce soir, au coucher du soleil.

— Tu me parais être plus heureuse ici avec lui que tu ne l’étais avec Frimelgus ?

— Oui vraiment, mon frère, je suis assez heureuse ici, et pourtant, je m’y ennuie beaucoup.

— Comment peut-on s’ennuyer, dans un si beau château ?

— C’est que je suis seule, tout le long des jours, frère chéri ; mon mari n’est jamais avec moi, que la nuit, et il part tous les matins, aussitôt que le soleil se lève.

— Où donc va-t-il ainsi, tous les matins ?

— Au paradis, dit-il.

— Au paradis ? Mais pourquoi ne t’emmène-t-il pas avec lui, alors ?

— Je l’ai souvent prié de m’emmener avec lui, mais il ne le veut pas.

— Hé bien ! je lui demanderai aussi, moi, de me permettre de l’accompagner, car je voudrais bien voir le paradis.

Tôt après, le maître du château arriva. Sa femme lui présenta son frère, et il témoigna de