Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/146

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sence de l’ennemi, on entendit soudain une musique ravissante, et, des deux côtés, on resta silencieux et immobile pour l’écouter.

— Oh ! la charmante musique ! s’écria le fils du roi d’Espagne ; mais d’où vient-elle ? Il faut que je le sache.

Les soldats des deux camps, en entendant cette mélodie, étaient plus tentés de s’embrasser que de se battre.

Le fils du roi d’Espagne alla trouver le roi de France et lui demanda :

— Que signifie, sire, cette musique et d’où vient-elle ?

— C’est ma fille qui chante, répondit le roi.

— Votre fille !... mais, où donc est-elle ?

— Ici, près de moi, dans l’oreille gauche de mon cheval.

— Vous vous moquez de moi ?

— Nullement, je vous dis la vérité.

— Eh bien ! si vous voulez m’accorder sa main, la guerre est terminée entre nous.

— Quoi ! vous épouseriez une souris ?

— Une souris ?... Eh bien ! oui, si elle veut de moi ?

— Je le veux bien, mon père, s’empressa de répondre la souris.

La guerre en resta donc là, on célébra le mariage, et les deux armées, au lieu d’en venir aux