je préférerais que vous fussiez une habile filandière.
— Pourquoi donc ? Qu’y a-t-il de nouveau ? demanda-t-elle.
— Eh bien ! il y a de nouveau que mon père a promis de céder sa couronne à celui de ses trois fils qui lui apportera la plus belle pièce de toile.
— Bast ! la couronne de mon père à moi vaut cent fois celle du vôtre ; ne vous en inquiétez donc pas et laissez vos deux frères se disputer la couronne d’Espagne avec de la toile.
— Non, car, quelque belle que puisse être la couronne de votre père, je ne veux pas renoncer ainsi à celle du mien.
La veille du jour fixé pour présenter les toiles au vieux roi, notre prince se plaignait de la sorte à sa femme :
— C’est demain que l’on doit présenter les toiles à mon père, et je n’ai rien à lui montrer : comment faire ?
— Rassurez-vous et ne vous inquiétez pas pour si peu, lui dit la souris : prenez cette boîte (et elle lui donna une jolie petite boîte, bien fermée), et quand vos deux frères auront montré leurs toiles, ouvrez-la, et vous y trouverez de quoi leur faire honte.
— Comment voulez-vous que cette petite