Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/316

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— Comment ! petit avorton, tu oses parler de me résister ? Je vais te punir de ton insolence.

El le combat commença aussitôt. Le géant était loin de s’attendre à cette résistance. A chaque coup que lui portait le prince, de sa bonne épée enchantée, il poussait un cri épouvantable, qui faisait trembler de peur tous les animaux du bois. Le combat dura deux heures. Le géant finit par demander quartier : mais, le prince refusa et lui trancha la tête.

Le Murlu se montra alors et dit au vainqueur :

— Rends-toi, à présent, au château du géant, qui est ici près. Il y a là des chambres pleines d’argent, d’or et de pierres précieuses de la plus grande valeur. Remplis-en tes poches, puis reviens rejoindre ton troupeau.

Le prince alla au château du géant et n’y trouva personne. Il fut étonné de voir les richesses immenses qui y étaient entassées, de tous côtés. Il remplit ses poches d’or et de diamants et revint, avant le coucher du soleil, pour ramener son troupeau à l’étable.

En le voyant rentrer avec toutes ses bêtes, et un petit veau à côté de chaque vache, le portier se dit que ce jeune pâtre devait être un magicien, et qu’il n’avait pas son pareil au monde. Le roi lui-même en était émerveillé et très content, car