Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/319

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Elle raconta tout à son père, et celui-ci lui dit :

— Pourquoi ne m’avoir pas amené le vaillant chevalier qui a combattu pour vous, ma fille ?

— Je l’ai bien prié de m’accompagner, mon père, mais, il m’a répondu qu’il ne le pouvait pas encore.

Le lendemain, la princesse retourna à la forêt, accompagnée, comme la veille, de cinquante chevaliers.

Son protecteur de la veille vint encore à sa rencontre, la prit en croupe et poussa au monstre. Celui-ci avait ses sept têtes, comme si rien ne lui était arrivé, la veille, et paraissait plus furieux et plus redoutable que jamais.

Le combat commença aussitôt, et l’on se battit, de part et d’autre, avec acharnement, le serpent lançant du feu par ses sept gueules, le cheval vomissant des torrents d’eau, et le prince frappant le monstre de sa bonne épée. Enfin, les sept têtes du monstre furent abattues.

— A présent, du moins, vous voudrez bien m’accompagner chez mon père, afin que je puisse lui présenter mon sauveur ? dit la princesse au prince.

— Pas encore, répondit celui-ci ; retournez seule à la maison, et plus tard, bientôt, vous me reverrez.

Et elle s’en retourna encore sans lui, à son grand regret, et le pâtre rentra tranquillement, le