Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/73

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moi, comme valet ? J’aurai bien soin de lui et vous pourrez être sans inquiétude, à son endroit. La mère hésitait et ne savait que répondre.

— Voici deux cents écus d’or, lui dit la princesse, en tendant une poignée d’or, et je donnerai à votre fils cent écus d’or, par an.

La pauvre femme n’avait jamais possédé ni même vu pareille somme, et elle tendit la main pour la recevoir et dit oui.

Alors, Péronic fit ses adieux à sa mère, puis il monta dans le carrosse, qui s’éleva en l’air et disparut. Vers le coucher du soleil, le carrosse se trouva dans une grande avenue de vieux chênes, avec un beau château à l’extrémité. La princesse et Péronic descendirent à terre et entrèrent dans le château, par une grande porte en fer.

Le lendemain matin, la princesse dit à Péronic :

— Je vais en voyage, et tu resteras seul ici, pendant mon absence, mais tu ne manqueras de rien, dans ce château. Viens, que je te montre, avant de partir, ce que tu auras à faire.

Elle le conduisit d’abord à l’écurie.

— Voici une jument, dont tu auras grand soin. Tu lui donneras du foin et de l’avoine à discrétion et la promèneras, deux fois par jour.

Et, lui montrant une autre jument, maigre et