— Coucher trois nuits avec la princesse.
— Insolent ! Il faut que vous ayez perdu la raison pour parler de la sorte ; si le roi le savait !... Soyez donc plus raisonnable, et faites-moi une autre demande.
— Non, ce sera comme je vous ai dit, ou je garderai mon merle.
La femme de chambre revint vers sa maîtresse.
— Eh bien ! demanda celle-ci, qu’a-t-il dit ?
— Rien de raisonnable, princesse.
— Mais encore ? Dites-moi, vite,
— Je n’ose pas.
— Dites, je vous prie, et ne craignez rien ; que demande-t-il de son merle d’or ?
— Eh bien !... coucher trois nuits avec vous, puisque vous me forcez à vous le dire.
— Ah ! vraiment ?... Il ne doute donc de rien, ce jeune homme ? Allez lui dire de venir, néanmoins, et d’apporter son merle, car j’espère bien l’avoir à de meilleures conditions.
Péronic vient, avec son merle d’or, sur le doigt.
— Comment ! jardinier, lui dit la princesse, il n’est pas possible que vous ayez fait à ma femme de chambre la demande qu’elle m’a rapportée.
— Laquelle, princesse ?
Et la princesse, se tournant vers sa femme de chambre :
— Répétez ce que vous m’avez dit.