Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/122

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mettrez alors votre fille dans son lit, et fermerez les fenêtres de la chambre et direz au mari qu’elle est malade et ne peut supporter la lumière.

Elle fit ainsi, et l’effet annoncé se produisit.

Voilà donc la jeune mère devenue cane, sur l’étang, pendant que la belle Margot occupait sa place, dans son lit.

Lorsque le mari de sa femme vint au lit de sa femme, demander de ses nouvelles, il trouva toutes les fenêtres closes.

— Comment êtes-vous, mon petit cœur ? lui demanda-t-il.

— Merde ! lui répondit une voix grossière, avec une puanteur insupportable.

— Hélas ! s’écria-t-il, ma pauvre femme est bien malade ; elle délire. Ouvrez les fenêtres, belle-mère, pour que je puisse la voir, car on ne voit goutte ici.

— La lumière lui ferait mal, dit la sage-femme, gagnée par la marâtre.

Voilà le mari désolé. Il ne veut quitter sa femme, ni le jour ni la nuit ; il couche dans la même chambre qu’elle, mais, on lui donne un soporifique, et il dort comme un rocher.

Pendant que tout le monde dormait au château, à l’exception de la nourrice, qui veillait près du berceau de l’enfant, la mère arriva par la