Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/128

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mière dans la chapelle, à l’heure de minuit, et entendu et vu des fantômes effrayants.

Pour aller à la chapelle, il fallait passer par un carrefour, où l’on disait que les Danseurs de nuit prenaient fréquemment leurs ébats, et personne ne se souciait de rencontrer ces êtres-là, une fois le soleil couché.

La méchante marâtre cherchait le moyen de se défaire de Jeanne, afin que sa fille Catho héritât des biens de son premier mari.

Un dimanche soir du mois de décembre, qu’elle était restée tard auprès du feu, à entendre ses serviteurs chanter des gwerziou et conter des contes merveilleux, au moment de réciter les prières du soir en commun, avant d’aller se coucher, elle s’écria :

— Voyez donc ! J’ai oublié mon livre d’heures à la chapelle ! Allez, vite, me le chercher, Jeanne.

— Oui, mère, répondit la pauvre enfant. Mais, elle avait peur, et elle dit à une servante :

— Venez avec moi, Marguerite.

— Non, non ! vous irez seule, reprit la marâtre ; vous avez donc peur ?... à votre âge !... Allez !...

Jeanne trempa son doigt dans le bénitier, fit le signe de la croix et partit. Son petit chien Fidèle,