Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/194

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seigneur, qui avait grand’peur que, quelque jour, ils ne lui enlevassent aussi ses filles. Aussi, les surveillait-il et ne les laissait sortir que rarement du jardin du château, qui était entouré de hautes murailles.

Son fils, qui se nommait Malo, allait chasser, tous les jours, dans la forêt.

Un jour, en rentrant de la chasse, il trouva toute la maison dans la désolation. Sa sœur aînée avait été enlevée par les géants.

Cela ne l’empêcha pourtant pas de retourner le lendemain à la forêt, après avoir recommandé à son père de bien veiller sur ses deux sœurs cadettes.

Quand il rentra, le soir, la seconde de ses sœurs avait aussi disparu.

Cependant, il retourna encore, le lendemain, à la forêt, après avoir recommandé à son père de redoubler de surveillance, attendu qu’il ne lui restait plus que sa fille cadette.

— Oh ! celle-là, dit le vieillard, ne me sera pas enlevée, dussé-je y perdre la vie.

Hélas ! quand Malo rentra, sa troisième sœur avait aussi disparu, et son père était mort. Sa douleur fut grande. Il resta plusieurs jours sans sortir et s’enferma pour pleurer.

Cependant, au bout de quelque temps, il reprit son fusil et retourna à la forêt. Il y rencontra un