Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/199

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bien de quoi manger, d’ailleurs ; mais, où est-il ? Présentez-le-moi, pour que nous fassions connaissance.

Et la jeune femme le fit sortir de sa cachette, derrière les tonneaux, le prit par la main et le présenta au géant.

— Il est fort gentil, votre frère, dit celui-ci, et je ne lui ferai certainement pas de mal. Assieds-toi, beau-frère, à côté de moi, bois un coup de vin et causons ensemble, pendant que ta sœur nous préparera à manger. Comme tu t’es donné de la peine, depuis quelques jours, à courir après le Lièvre au poil d’argent, de la forêt !

— C’est vrai, répondit Malo ; j’aurais bien voulu le prendre !

— Ah ! mon pauvre ami, toi prendre le Lièvre argenté ! Songe donc que voici cinq cents ans que je cours inutilement après lui, et que je ne suis pas encore parvenu à savoir où il se retire, quand je perds sa trace.

— N’importe, dit Malo, je veux le poursuivre encore, pour voir.

— Crois-moi, tu ferais mieux de rester ici tranquille avec ta sœur, et de ne plus songer au Lièvre argenté.

— Non, je veux encore essayer de le prendre.

— Eh bien ! pour te venir en aide, autant que je le puis, prends ce cor d’ivoire, et quand tu