Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/222

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mais, je vais, avec un sabre que je vois ici, agrandir la chatière, jusqu’à ce que vous puissiez passer par là.

Et il agrandit le trou et dit ensuite aux géants :

— Voyez si le trou est assez grand, à présent, et mettez-y la tête.

Et l’aîné des géants passa sa tête par la chatière. Alanic lui déchargea de toutes ses forces un coup de sabre sur la nuque, et la tête roula sur le pavé de la cour.

— En voilà toujours un, qui ne fera plus de mal à personne, se dit-il.

Et il se tint en silence près de la porte. L’autre géant, qui ne savait pas ce qui venait de se passer, criait à son frère :

— Passe donc, vite !

Et comme il ne bougeait pas, il le tira à lui, et quand il vit qu’il n’avait plus de tête, il poussa un cri épouvantable ; puis il tomba sur la porte à coups de poings et de pieds ; mais, la porte était solide et ne cédait pas. Alanic ne soufflait mot, de son côté ; si bien que le géant pensa qu’il s’était rendu près de la princesse, que le chat blanc retenait captive, dans le château. Il mit aussi la tête à la chatière, et Alanic l’abattit, comme celle de son frère.

— Voilà qui est fait ! dit-il ; voyons, à présent, ce qu’il y a dans le château.