Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/276

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Les ronces, les épines et les folles herbes l’envahissaient, de tous côtés, et grimpaient jusqu’au sommet des tours et sur les toits. Il eut toutes les peines du monde à se frayer un passage jusqu’à la porte. Il pénètre dans la cour et ne voit personne et n’entend aucun bruit. Il entre dans la cuisine, et là il aperçoit, accroupie sur la pierre du foyer, une vieille femme aux cheveux blancs en désordre, et aux dents longues comme celles d’un râteau.

— Bonsoir, grand’mère, lui dit-il.

— Bonsoir, mon fils ; que demandez-vous ? répondit la vieille.

— Je demande l’hospitalité et du travail.

— Approchez, mon enfant, venez vous chauffer un peu et me conter votre histoire.

Le prince mit la vieille au courant de sa situation, et elle se montra bien disposée pour lui. Elle le fit manger, puis le conduisit à sa chambre à coucher et lui dit :

— Dormez là, tranquille, mon enfant, et demain matin, je vous trouverai de l’occupation. Vous entendrez peut-être, dans la chambre à côté, quelque bruit, qui vous étonnera ; mais, quoi que vous entendiez, n’ouvrez pas la porte de cette chambre, ou vous aurez à vous en repentir.

Et elle s’en alla, là-dessus.

Le prince se coucha ; mais, il entendit bientôt,