Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/360

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enfin sa chemise, et, à chaque fois, il demandait : — A qui est ceci ? Et l’on riait et plaisantait, à qui mieux mieux, et la pauvre femme de chambre était près de mourir de honte et de confusion.

— Voilà donc une vérité sortie de mon sac, dit Petit-Jean ; passons, à présent, à une autre.

Et, continuant de puiser dans le sac, il en retira d’abord une autre robe, une robe de soie, et demanda encore : — Quelqu’une de ces dames reconnaît-elle cette robe pour lui appartenir ?

Tout le monde reconnut la robe d’une fille d’honneur de la reine.

Et les rires d’éclater de plus belle. La fille d’honneur se leva et voulut s’en aller ; mais, le roi l’arrêta en disant :

— Nul ne sortira d’ici, avant que le sac n’ait été vidé.

Et Petit-Jean retira successivement de son sac tous les vêtements de la fille d’honneur, jusqu’à sa chemise, puis il dit :

— Voilà donc deux vérités sorties de mon sac ; passons, à présent, à la troisième.

Mais, la princesse se leva aussitôt et lui dit, d’un ton impérieux :

— Arrêtez ! n’allez pas plus loin, je vous l’ordonne.

— Laissez-moi vider mon sac, reprit-il ; le plus beau est au fond ; vous allez voir...