Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/47

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plaire en la société de son ravisseur ; mais, c’était afin de pouvoir le trahir plus facilement. Elle remarqua qu’il ne se séparait jamais de son manteau, et qu’il le plaçait toujours sous sa tète, quand il dormait. Elle pensa que ce manteau devait être un manteau magique, comme la bourse et la serviette, et que c’était par sa vertu qu’ils avaient été transportés dans cette île. Elle conçut le projet de le lui dérober aussi et de retourner chez son père, par la même voie qu’elle était venue. Une nuit donc qu’il dormait profondément, elle enleva le manteau de dessous sa tête, se le mit sur les épaules, et dit :

— Par la vertu de mon manteau, je désire être transportée, sur-le-champ, au palais de mon père.

Et aussitôt elle s’éleva en l’air, et fut bientôt rendue dans sa chambre, au palais de son père.

Quand le clerc s’éveilla et se vit seul et ne retrouva pas son manteau, sous sa tête :

— Hélas ! s’écria-t-il, elle m’a encore joué !... Pour cette fois, je suis perdu !...

Et il se mit à pleurer.

Il passa trois mois dans cette île, qui était inhabitée, n’ayant pour toute nourriture que quelques fruits sauvages et les coquillages qu’il recueillait sur le rivage.

Un jour, en parcourant son île, il trouva des