Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/65

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Le soir, le vieux jardinier s’en retourna chez lui, avec ses deux fils. Ceux-ci vont se coucher, chacun dans son lit, comme à l’ordinaire. Le lendemain matin, leur mère, en faisant leurs lits, trouva cent écus en or, sous l’oreiller de François.

— Tiens ! se dit-elle, tout étonnée, d’où vient cet or ?

Elle l’emporta, et n’en dit rien à ses enfants ; mais, elle le dit à son mari, qui en fut aussi étonné qu’elle. Le lendemain matin, elle trouva encore cent écus, sous l’oreiller de François ; et ce fut, dans la suite, tous les matins ainsi. Si bien qu’ils devinrent riches promptement, et personne ne savait comment cela était arrivé ; les deux fils eux-mêmes l’ignoraient. Mais, ils voulurent voyager. Leur père et leur mère eurent beau les prier de rester avec eux à la maison, puisqu’ils n’y manquaient de rien, ce fut inutile, il fallut les laisser faire à leur tête. On leur donna de l’argent (car l’argent ne manquait plus dans la maison), et ils se mirent en route.

Arrivés à Guingamp, ils descendirent dans une auberge, et demandèrent à loger.

— Oui sûrement, Messeigneurs, leur répondit l’hôtesse, nous vous traiterons de notre mieux.

Ils soupent bien, puis, ils vont se coucher. Le lendemain matin, l’hôtesse, en faisant leur lit (car ils avaient couché dans le même lit), trouva