Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/71

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Il se met alors à parcourir son île ; il ne voit ni maisons ni habitants. La faim le prend, et, comme il ne trouve rien autre chose à manger, il se met à chercher des coquilles de patelles (brinig) et d’autres coquillages, sur le rivage. Pendant longtemps, il n’eut pas d’autre nourriture.

Un jour, le temps étant clair et beau, il fut étonné de voir l’obscurité survenir, tout d’un coup.

— Qu’est ceci ? se demanda-t-il à lui-même. Et, un moment après, il vit s’abattre sur la grève un aigle, qui se mit aussi à chercher des coquillages.

— Quel grand oiseau ! se dit-il. Si je pouvais lui monter sur le dos, il me porterait hors de cette île.

Et il s’approcha de lui, doucement, doucement, en se cachant derrière les rochers. Il réussit à lui sauter sur le dos ! Aussitôt, l’aigle l’emporta en l’air, bien haut, bien haut, si haut qu’il ne voyait plus la mer. Quand il fut fatigué de voler, il descendit au milieu d’un grand bois, sur un chêne. François quitta alors sa monture, et descendit à terre. Il avait grand’faim. En se promenant par le bois, il trouva un cerisier qui portait de belles cerises rouges. Et le voilà de manger des cerises ! Mais, il n’en avait pas encore mangé beaucoup, qu’il se trouva changé en un cheval entier ! Et il se mit à hennir et à courir par le