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Le pauvre marchand répondait
À Yves Rannou, en ce moment :
— Voilà deux chevaux chargés,
Choisissez-en un ;

Choisissez-en un
Et laissez-moi l’autre ;
Et laissez-moi l’autre,
Pour faire vivre ma femme et mes enfants.

Quand Yves Rannou entendit (cela),
Il saisit son penn-baz ;
Il saisit son penn-baz,
Et lui en porta un coup ;

Il lui donna un coup de bâton,
Et le noya dans son sang ;
Et dans son sang il le noya…
Des hommes arrivèrent sur le coup ;

Des hommes arrivèrent sur le coup,
Le seigneur de Kerninon et ses soldats….
Yves Rannou disait
À sa mère, en arrivant à la maison :

— J’ai tué un marchand,
Et je voudrais ne l’avoir pas fait ;
Des hommes sont arrivés sur le coup,
Kerninon et ses soldats.

II

Le seigneur de Kerninon disait
En arrivant à la porte d’Yves Rannou :
— Yves, ouvre-moi ta porte,
Tu n’auras ni honte, ni déshonneur.

— Ma femme est en peine
D’un fils ou d’une petite fille…
Si j’avais mon fusil ici,
Seigneur, je vous ferais déguerpir de là !

Quand le seigneur de Kerninon entendit (cela),
Il brisa la porte devant lui ;
Il brisa la porte devant lui,
Et mit la main au collier d’Yves :

— De par le Roi, assassin.
Je te mets la main au collier ;
De par le roi général,
Je jette la main sur toi, criminel !