Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 2 1874.djvu/136

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— Et quel crime as-tu donc commis,
Pour être venu, si jeune, nous voir ?…
— J’ai commis un assez grand crime,
J’ai tué le seigneur Le Doujet,

Ainsi que dix-huit de ses camarades,
En défendant contre eux mes jeunes filles,
(De plus j’ai tué), en venant ici, dix-huit archers,
Qui avaient été envoyés pour m’arrêter.

— Guillaume Calvez, dites-moi,
À quel degré les jeunes filles étaient-elles vos parentes ?
— Une d’elles est ma femme,
Et deux autres sont mes sœurs ;

L’autre est la fille de mon voisin,
Qu’on m’avait chargé de surveiller…
— Guillaume Calvez, dites-moi,
De quelles armes jouez-vous ?…

— C’est d’un petit morceau de bois blanc,
Que j’ai ici sous ma veste ;
Que j’ai ici sous ma veste,
Et son nom est le gourdin…

— Guillaume Calvez, dites-moi,
Voudriez-vous jouer contre mes soldats ?
— Amenez-en cinquante dans la cour,
Je ne crains pas de jouer contre eux.

Cruel eût été le cœur de celui qui n’eût pleuré,
S’il eût été dans la cour du roi,
En voyant cinquante épées nues
Dégainées contre un penn-baz ;

Guillaume Calvez jouant contre eux,
Ayant ses jeunes filles à son côté ;
Ayant ses jeunes filles à son côté,
Et il les touchait où il voulait.

Cruel eût été le cœur de celui qui n’eût pleuré,
Dans la cour du roi, ce jour-là,
En voyant le sang des soldats couler,
Et Guillaume Calvez les tuant !.