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  Anne Le Bail disait
À son amie tout en marchant :
— Au nom de Dieu, mon amie,
Reste toujours fidèle à la Vierge ;

  Je vois là-bas sur le bord du quai
Beaucoup de gentilshommes qui se promènent ;
Beaucoup de gentilshommes qui se promènent,
Il ne leur faut que des jeunes filles.

  Anne Le Bail disait
À son amie, là, en ce moment :
— Mon amie, sois-moi fidèle,
Je vais devant pour les saluer.

  Et les gentilshommes demandaient
À Anne Le Bail, quand elle les saluait :
— Anne Le Bail, si vous nous aimez,
Vous viendrez avec nous à notre manoir ;

  Venez avec nous à nos manoirs,
Pour dîner à Lannion.
— Nous avons de l’argent assez dans nos poches,
Pour dîner à Lannion.

  — Anne Le Bail, si vous nous en croyez,
Ne vous fiez pas aux pèlerins ;
Ne vous fiez pas aux pèlerins,
Ce sont des gens sans scrupule.

  — Ce n’est pas pour mal faire
Que nous allons au pardon,
Mais pour nous confesser et communier,
Et gagner le pardon, si je le puis.

  Les gentilshommes disaient
Les uns aux autres, en ce moment :
— Laissons-les aller au pardon,
Nous les retrouverons, quand elles repasseront par Lannion.

  Anne Le Bail disait,
En s’agenouillant dans l’église de Saint-Samson :
— Seigneur Saint-Samson béni,
Feriez-vous un miracle en ma faveur ?

  J’ai cinq cents écus de rente,
Et je vous les céderai par contrat ;
Je vous les céderai par contrat,
Si vous faites que je retourne à la maison en vie.