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Elevez-la loin de la vôtre,
Pour que vous n’entendiez pas ses plaintes,
Et élevez-la au haut de la lande,
Sur le bord de la route qui mène à Saint Jean.

III

Marie Derrienic disait
Aux artisans de sa maison neuve :
— Quand vous serez à élever ma maison neuve,
Mettez trois fenêtres du côté du midi ;

Mettez trois fenêtres du côté du midi,
Afin que je voie la maison de la Vierge, de là ;
Afin que je voie mon père et ma mère
À la procession de Saint Jean….

Le recteur de sa paroisse demandait
À Marie Derrienic, un jour :
— Marie Derrienic, dites-moi,
Qu’est-ce qui est la cause que vous êtes devenue malade ?

— En buvant du vin d’un verre
D’avec un jeune homme que j’aimais,
Un verre de vin couleur de sang ;
Jamais à mon cœur il n’a fait de bien.

Si je vais demeurer dans ma maison neuve,
Le recteur de ma paroisse viendra avec moi aussi :
Viendront (également) la croix et la bannière,
Et les prêtres et les clercs.

Si le vent souffle debout (devant),
Ils me mettront derrière eux ;
Si le vent souffle derrière,
Ils me mettront devant eux ;

Sur mes mains j’aurai des gants,
Pour ne pas souiller les échaliers….
……………………………………………………………

IV

Marie Derrienic demandait
À un pâtre, un jour :
— Gardeur de moutons, dites-moi,
Qu’avez-vous entendu de nouveau ?