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  Le seigneur de Penanger disait
Au fils de Le Bihan, là, en ce moment :
— Hâte-toi, à présent, hâte-toi d’aller
Au manoir de Lanascol, pour dire

  Que Penanger est ici,
Et qu’il veut avoir une petite affaire ;
Qu’il veut avoir une petite affaire,
Il menace de briser le banc.

II

  Le fils de Le Bihan disait,
En arrivant à Lanascol :
— Bonjour et joie dans ce manoir,
Le seigneur De La Lande où est-il ?

  — Il est dans sa chambre, qui se prépare
À aller à la grand’messe à Keraudi.
Le fils de Le Bihan disait
À De La Lande, en le saluant :

  — On vous dit de venir
À Ploumilliau à la grand’messe,
Car Penanger est là
Qui veut avoir une petite affaire.

  Quand De La Lande entendit (cela),
Il revêtit ses habits de garnison,
Puis, il se dirigea vers Ploumilliau,
Avec neuf ou dix de ses gens.

III

  Le seigneur De La Lande disait
Au seigneur de Penanger, en le voyant :
— Sors, vite, de ce banc,
Ou je te tuerai en la présence de Dieu !

  — Serait-il possible, mon Sauveur,
Que je fusse tué devant l’autel !
De La Lande dit à ses gens
Qui étaient restés dans le cimetière :

  — S’il sort par la grande porte.
Ne restez pas devant sa face ;
S’il sort par la petite porte,
Alors nous sommes sûrs de lui.