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  Dans votre étable à vaches ou dans votre écurie,
Ou sur le coin de la pierre de votre foyer ;

  Ou avec la plus jolie de vos filles,
Votre fille Jeanne, si vous voulez ?

  Quand le vieux Riou l’entendit,
Il lui donna un soufflet.

  Il sortit de la maison
Et ôta son habit de mendiant ;

  Il en mit un de satin bleu,
Mais Jeanne Riou le vit (faire) :

  — Ah ! mon père, vous avez manqué,
Vous avez frappé le marquis du Cludon !

  — Cours après lui et calme-le,
Et demande-lui pardon ;

  (Demande) pour ta mère et ton père,
Parce qu’il avait changé d’habits.

  — Marquis du Cludon, retournez,
Afin que vous excusiez mon père et ma mère ;

  Excusez mon père et ma mère,
Parce que vous aviez changé d’habits.

  — Votre excuse, Jeanne, est acceptée,
Celle de votre père ne le sera pas ;

  Celle de votre père ne le sera pas,
Jusqu’à ce que vous ayez été avec moi dans la genêtaie :

  Quand vous serez arrivée au Cleuziou,[1]
Jeanne Riou, je vous excuserai.[2]

II

Jeanne Riou disait,
En arrivant au Cludon :

  — Donnez-moi escabeau pour m’asseoir,
Si je dois être marquise ici.

  La petite servante a répondu,
Aussitôt qu’elle a entendu :


  1. « Ar C’hleuniou » — même nom que « Cludon, » ce dernier étant composé de « Klous » fossé, et en « don ou doun, » profond. « Ar C’hleand » est une altération du même mot.
  2. Ces deux vers ont tout l’air d’une variante des deux précédents.