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— Marquise ici vous ne serez point,
Si ce n’est en attendant mieux !…

Quand Jeanne Riou entendit (cela),
Elle se rendit au bord de l’eau :

— Vierge Marie, dites-moi,
Irai-je dans l’eau, ou n’y irai-je point ?

Si je vais dans l’eau, je serai noyée,
Si je reste dehors, on dira :

— Voilà, une fille qui a été enlevée !
Elle était allée avec le marquis du Cludon.

Elle a obéi à son mauvais ange,
Et n’a pas (obéi) à son bon ange ;

Elle n’a pas obéi à son bon ange,
Elle est entrée dans l’eau, et s’est noyée !

III

Le marquis du Cludon et son petit page
Passèrent près de cette eau, de bon matin.

Le petit page disait
Au marquis du Cludon, ce jour-là :

— Au nom de Dieu, voyez, mon pauvre maître,
La belle femme qui est dans l’eau !

Voyez sa chaussure et ses bas,
Qui ressemblent à ceux de Jeanne Riou !

— Si c’est Jeanne Riou qui est dans l’étang,
J’ai à son doigt un diamant ;

J’ai à son doigt un diamant,
Qui m’a coûté cent et un écus.

Le marquis du Cludon disait
En prenant sa main et la retirant de l’eau :

— Jeanne Riou, dites-moi,
Pourquoi vous êtes-vous noyée ?

— C’est la gouvernante maudite
Qui est la cause que je me suis noyée :

Quand je lui demandai un escabeau, pour m’asseoir,
Si je dois être marquise dans cette maison,