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  — Que je fonde ici, comme du beurre sur le plat,
Si jamais j’ai mis au monde ni fille ni fils !

  Que je fonde, comme du beurre roussi,
Si jamais j’ai donné le jour à fille ou à fils ! —

  — Or ça, sonneurs, sonnez à présent le bal.
Afin que nous voyions la démarche de cette demoiselle ! —

  — Il n’est pas dit que je puisse faire le bal (danser) à présent.
J’ai la fièvre, depuis neuf mois je la tremble. —

  — La fièvre que vous avez, oh ! oui, je le crois,
La fièvre que vous avez, on la tremble à deux ! —

  Et lui de frapper alors sur sa poitrine,
Si bien que le lait jaillit sur sa robe de satin.

....................
....................

  — Or ça, mes sonneurs, sonnez un air de deuil.
Car il est veuf, le jeune comte de Poitou !

  Jusqu’aujourd’hui, j’ai eu dix-huit femmes ;
J’ai eu dix-huit femmes, celle-ci est la dix-neuvième ;

  Celle-ci est mademoiselle Jeanne, celle-ci est la dernière.
Celle-ci me brisera le cœur ! —


Chanté par Fanchon Flouriot,
servante à Kersont. — Commune de Berhet
(Côtes-du-Nord) — 1868.