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LA PRINCESSE LE GUILLOU
Seconde version.
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I

 — Bonjour à vous bergère sur la lande avec vos moutons ;
À qui a été faite cette jolie chanson que vous chantez ?

 — Cette chanson a été faite à la princesse Le Guillou,
Qui est accouchée, il y a trois mois, environ….

II

 La vieille princesse disait, dans sa chambre, à sa fille ainée,
— Seigneur Dieu, dit-elle, il y a désolation dans cette maison !

 Je vois revenir à la maison le comte de Kervenno,
Voici sept ans qu’il n’était pas venu dans le pays ;

 Il vient épouser la belle princesse Le Guillou,
Voici sept ans qu’il n’était pas venu dans le pays ;

 Je le vois, il vient là-bas sur la grand’route,
Deux ou trois cents cavaliers marchent devant lui.

 — Prenez, ma pauvre petite mère, prenez mes clefs,
Et donnez à ma sœur une partie de mes parures….

………………………………………………………………[1]

 — Apportez-moi ici, dit-elle, ma plus belle ceinture,
Pour que je sois propre et mince pour paraître devant lui ;

 Apportez-moi ici, dit-elle, ma robe écarlate,
Afin que j’aille dans la salle, souffrir la mort, à l’instant…

 — Bonjour à vous, bergère, avec votre robe écarlate,
Sous cette robe-là vous souffrirez douleur :

 (Avec) Votre robe écarlate et vos dentelles d’argent,
Je vous prendrais pour la fille d’un paysan.

 Dites-moi, ma douce, si ce que j’ai entendu dire est vrai,
Qu’il y a environ trois mois que vous êtes accouchée ?

 — Que je fonde ici comme du beurre sur le plat,
Si j’ai jamais mis au monde ou fille ou fils :

 Que je fonde ici, comme du beurre roussi.
Si j’ai jamais mis au monde ou fille ou fils !

  1. (1) Il y a ici une lacune pour la présentation de la jeune sœur.